Cette église de style roman est vouée à Saint Saturnin, 1er évêque de Toulouse, martyrisé au IIe siècle.
L'église, construite au XIIème siècle, est un intéressant édifice dont la façade et l'abside figurent aux Monuments Historiques depuis 1913.
La façade, bien que peu décorée, s'impose néanmoins par son ordonnance et son heureuse conception. Les éléments ont, par leurs sculptures, largement complété ici le travail des hommes.
Au-dessus d'un vaste portail flanqué de deux baies aveugles se déroule une arcature à cinq cintres, surmontée d'un pignon sur consoles, tronqué à son sommet.
Les quatre voussures du portail n'ont aucune décoration, mais chacune est bordée d'une large archivolte chargée de motifs divers : grosses étoiles, pointes de diamant, torsades, damiers, etc... Dans la plus petite, une cinquième, maçonnée après coup, a été percée la porte d'entrée actuelle.
Les colonnes des pieds-droits ont disparu pour la plupart. Leurs chapiteaux et les bases des colonnes demeurées en place sont d'un dessin remarquable parce qu'inhabituel. Les deux tores ornés qui encadrent l'ordinaire scotie reposent sur une boule volumineuse.
Les cintres de l'arcature du premier étage, ourlés d'un large cordon sculpté, s'appuient sur des colonnettes séparées par des pilastres. L'arcade centrale encadre une fenêtre en plein cintre.
Au XVème siècle la façade fut élargie vers la gauche par l'adjonction d'une construction complémentaire percée d'une petite porte en anse de panier et d'une fenêtre tréflée.
Dans le mur Sud, soutenu par des contreforts ajoutés, s'ouvrent deux larges fenêtres sans ornements.
La tour carrée du clocher à toiture pyramidale en ardoises et tuiles plates a ses angles amortis en colonnettes. Sur chacune de ses faces s'ouvre une fenêtre en plein cintre. Menaçant ruine à une certaine époque, elle fut consolidée par l'adjonction d'un second mur appliqué sur les côtés Nord et Sud, mur supporté à hauteur de l'abside par une arcade à deux cintres appuyés sur une colonne centrale. Le mur ancien a subsisté dessous et a conservé sa primitive fenêtre romane. Surhaussée, cette tour montre encore à son sommet des ouvertures de guet et de défense.
Le chevet, petit et demi-circulaire, mérite une attention particulière. Il est entouré d'une arcature en plein cintre reposant alternativement sur un pilastre et sur une colonne à chapiteaux ouvragés portant une jolie corniche à chanfrein sculpté et à nombreux modillons bien traités. Les plats entre les modillons sont eux-mêmes ornés de rinceaux.
L'intérieur très restauré et plâtré, voûté en matériaux légers. montre quelques groupes de colonnes avec chapiteaux à cabochons. Les arcs latéraux du mur de gauche encadrent de larges baies brisées qui donnent accès à une ancienne chapelle seigneuriale occupant plusieurs travées et constituant une deuxième nef.
Tout le chevet a été peint, même les chapiteaux romans, même un cordon de petits cylindres verticaux détachés les uns des autres, courant au-dessus des cintres sans ornements des trois fenêtres de l'abside.
Le son de la cloche de Mosnac avait autrefois réputation d'éloigner les orages. Elle est en bronze , date de 1789, fut classée monument historique au titre objet depuis 1911 et porte les inscriptions suivantes :
" IUE SUIS DE ST SATURNIN DE MOSNAC FAITE PAR LE SOIN DE G.MAHES CURE PARRAIN MATHURIN ANNIBAL BROUSSART GARDE DE LA PORTE DU ROY SGR DE ST LEGER ET MOSNAC MARRAINE MARTE ANNE LASUNIE DAME DE MANTEGOU ET LAVIALE VEUVE DE MESSIRE IEAN ANTOINE DE BROSSART ECUYER SGR DE BROSSARD FAVIERE ET BELLEVUE FRANÇOIS MESTREAU SYNDIC I.CAYON FABRI MERLIN CORNILLON FONDEUR 1789 "
Source : Charles Connouë - Les églises de Saintonge - Tome 2 (Edition Delavaud), Wikipedia.fr
